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HUMORISTES ET CONTREPETERIES




Métier : être drôle

Les humoristes sachant manier la contrepèterie appartiennent au milieu artistique, journalistique, littéraire. Depuis que le genre existe, et qu’il fait fureur dans les soirées et les salons, taclant la bourgeoisie pour la traîner dans la fange de la vulgarité, de nombreux noms se sont distingués pour écrire, déclamer ou réciter devant un public conquis ou dans quelque alcôve d’initiés, des phrases graveleuses à souhait, aux consonances savamment étudiées. Un art qui se conjugue avec bien d’autres.


Les auteurs aussi

Dans la littérature, parmi ceux qui s’y sont essayés pour n’en citer qu’une poignée figure Rabelais, qui osa le premier lancer le style avec son célèbre « femme folle à la messe » et « femme molle à la fesse ». Puis Etienne Tabourot, « goûtez moi cette farce », pour le très chic « fourrez-moi cette garce ». Ou encore Victor Hugo « j’ai fait le bossu cocu » pour « j’ai fait le beau cul cossu », ou « le vaincu de son cœur » pour « le vainqueur de son cul ». Honoré de Balzac avec « allez Pères de la foi », pour « aller faire de la poix ».


Les contemporains de la contrepèterie

Plus près de nous, et moins lyriques, des artistes en ont fait leur spécialité sur scène. La contrepèterie permet de se défouler explicitement, en jouant sur les sons, les voyelles, en les inversant judicieusement. Tout ceci donne lieu à des diatribes publiques qui font se gondoler le spectateur, une fois qu’il a saisi l’astuce. Jean Marie Bigard, grand amoureux des grivoiseries bien grasses, en use et abuse sur scène. D’autres auteurs en ont créé des atypiques, des fines et des moins fines, Devos, Desproges, Coluche.


A la radio, au quotidien, souvent spontanément, les journalistes qui manient mieux que personne la langue française n’hésitent pas à en inventer de nouvelles.